Votre enfant n’arrive pas à se concentrer ? La sophrologie peut lui venir en aide.
Je vous propose aujourd’hui un article autour de la concentration et de l’attention chez l’enfant. Le vôtre est nerveux, agité, manque de concentration ? Son travail à l’école s’en ressent ? Vous vous sentez désemparé(e) face à ce problème ? Sachez qu’il existe une méthode qui a fait ses preuves et que je vous recommande : la sophrologie. J’ai rencontré Céline MESTRE, sophrologue, et je lui ai posé quelques questions.
Bonjour Céline, tout d’abord, pouvez-vous en quelques mots nous expliquer ce qu’est la sophrologie ?
Bonjour Virginie, bonjour à tous. La sophrologie est une méthode mise au point dans les années 60 à des fins thérapeutiques par un médecin neuro-psychiatre Alfonso Caycedo. L’éthymologie du mot « sophrologie » signifie « science de la conscience sereine ». L’idée de départ de Caycedo était d’inventer une nouvelle pratique, inspirée du yoga, de la méditation ou encore de l’hypnose, qui permette à chacun de développer une meilleure conscience de soi-même, de son rythme interne, de son équilibre.
D’accord, et en quoi la sophrologie est-elle particulièrement indiquée chez les enfants ?
La sophrologie s’appuie sur des techniques de respiration, de relaxation dynamique et de visualisation. Les techniques proposées aux enfants sont – sur le fond- les mêmes que celles utilisées avec les adultes, mais – sur la forme – elles sont adaptées pour les rendre plus simples, plus courtes, plus ludiques. De cette façon, les enfants n’ont aucun problème à entrer dans l’univers de la sophrologie, car celle-ci s’adapte à leur univers, fait de jeu et d’imaginaire.
Comment la sophrologie peut-elle développer les facultés d’attention et de concentration d’un enfant ?
Il est difficile pour un enfant (surtout en bas âge) de rester attentif plusieurs heures de suite, assis sur une chaise, immobile. Le seul fait que la sophrologie devienne ludique et créative pour les enfants leur montre que la méthode fait un pas vers eux, donc ils font naturellement un pas vers la méthode : ils se montrent très vite intéressés, et c’est la première étape. Ensuite, tout dépend d’où vient le manque de concentration. S’agit-il d’un enfant agité ? Fatigué ? Accro aux jeux vidéos ? Surchargé par les apprentissages scolaires et périscolaires ? Ou tout simplement « dans la lune »? Les exercices sont soigneusement choisis en fonction du « profil » de l’enfant.
Pouvez-vous nous donner des exemples ?
Oui, bien sûr. Par exemple, pour un enfant « dans la lune », des exercices d’ancrage lui permettront de se concentrer, de se poser, tout en utilisant son imaginaire, reliant ainsi les deux hémisphères de son cerveau. La « posture de l’arbre » notamment est très efficace : il s’agit d’étirer les deux bras au-dessus de la tête, de se grandir en gardant le dos bien droit. L’enfant imagine qu’il est un arbre bien enraciné dans la terre, il sent le contact de ses pieds avec le sol, ils sont comme les racines de l’arbre. Il imagine que ses racines descendent, s’enfoncent dans la terre. Puis, il ouvre les bras comme s’ils étaient les branches de l’arbre, il inspire en faisant monter sa respiration de ses pieds jusqu’au bout de ses branches, il ressent la chaleur du soleil, et en expirant il fait redescendre sa respiration dans ses racines.
Autre exemple : le « tra-tac ». L’enfant est debout, et il porte son regard le plus loin possible devant lui. En inspirant, il lève son bras tendu vers l’avant, main fermée avec le pouce vers le haut, devant son regard. Il retient l’air et fixe l’ongle de son pouce. Doucement et dans un mouvement continu, il approche le pouce de son front tout en continuant à le fixer. Puis il retourne son poing vers le haut et vient poser la pulpe du pouce entre ses deux sourcils, ferme les yeux, et expire doucement. À faire trois fois de suite.
Très intéressant … Et pour un enfant qui aurait du mal à se concentrer parce-qu’il est fatigué ?
À la maison ou même à l’école, l’enfant est assis, pose les coudes sur la table, et met ses paumes en coque sur ses yeux. Puis il ferme les yeux et respire calmement quelques instants. Ensuite, il imagine qu’il se trouve dans un endroit de rêve : dans une maison à la campagne, sur une plage, dans son lit, ou même dans un pays imaginaire ! Il contemple ce qui l’entoure, il écoute les bruits, les sons agréables, il respire les parfums qu’il aime … il s’imprègne de cette atmosphère pendant quelques instants, puis tout doucement il retire les mains de ses paupières.
En conclusion, que conseillez-vous aux parents qui souhaitent aider leurs enfants à être plus concentrés ?
Tout d’abord je les félicite ! Vouloir aider son enfant, c’est accorder une grande importance à son bien-être. C’est le point de départ sans lequel rien n’est possible ! Et je leur dirais que la sophrologie peut les accompagner dans cette démarche. Tous les exercices de sophrologie peuvent être pratiqués et partagés en famille, pour des moments complices, où vous ne serez pas concentré sur votre smartphone mais concentré sur votre enfant, donc vous lui donnerez l’exemple !
Céline Mestre est sophrologue certifiée, formée à l’Académie de Sophrologie de Paris. Elle exerce à son cabinet de Cormeilles-en-Parisis (95). http://www.celinemestre-sophrologue.fr